Née le 23 Décembre 1965 dans un hôpital de fortune en Bordure de Chicago, j'ai vécu durant une vingtaine d'année dans le West Side, l'un des quartiers les moins fréquentables de cette grande ville. Enfants, je rêvais comme chacun de mes camarades, de quitter Chicago, d'aller voir du pays, même plus encore ! De quitter le continent Américain. Je voulais l'Angleterre.
Moi pauvre gamin des quartiers populaires, je m'arrangeais toujours pour aller le plus souvent à la Harold Washington Library, la plus ancienne et gigantesque bibliothèque de Chicago, ce n'était pas ma place, et pourtant il fallait que je travaille, que j'étudie pour un jour devenir ce que je désirais être. Professeur.
Je dealais pour avoir mon gagne-pain et ainsi pouvoir me payer ne serait-ce que l'école primaire. Mon père buvait et battait ma mère, ma soeur fuguait sans arrêt jusqu'au jour où nous n'avions plus aucune nouvelle d'elle.
La journée, j'allais à l'école. J'étais l'un des meilleur élève. Le soir, je vendais de la drogue. La nuit j'essayais de ne pas sombrer dans de terrible cauchemars interminable. C'était l'enfer.
Adolescent, à l'âge de quinze ans, comme tout jeune qui se respecte, je faisais partis d'un gang. C'était notre manière à nous de se faire respecter et ainsi de n'être vulnérable aux yeux de personnes. Je pensais être protégé. J'étais au lycée, je faisais mon business d'un côté, étudiait de l'autre, jeune et naïf, j'imaginais que tout cela allait durer. En vain.
La nuit je me réveille encore en me rappelant que j'avais du sang sur les mains.
17 ans, diplôme en main, j'obtenais une bourse pour aller faire mes études en littératures dans la grande université de Stanford où j'étais bien décidé à commencer une nouvelle vie, à tout reprendre de zéro. Rares étaient les personnes qui me demandaient d'où je venais, et quand je leur mentais cette fausse vérité semblait leur convenir. J'étais Tony Phelps, le brillant étudiant de Stanford. Non le meilleur de sa génération.
Jeune, à peine âgé de 20 ans. Je me mariais avec Helen McCurty, une élève de deux ans mon aîné. Elle était ma rivale durant de nombreuses années pour ce qui était des connaissances littéraire. Je fus longtemps fascinée par elle et tomba littéralement sous le charme de cette blonde sulfureuse. Mais le mariage me montra son autre visage, elle n'était rien d'autre qu'une femme hautaine, arrogante et si méprisable. Son emploi lui permettait de se mesurer à moi, sachant très bien que titulaire et professeur d'une classe scientifiques de petits prodiges à San Fransisco valait bien plus que ma place de simple instituteurs dans un collège de classe moyenne.
Malgré mes réticences à son égard, elle me donna deux magnifiques enfants. A défaut de recevoir de l'amour de sa part, Harry et Ashley étaient là pour moi, jamais je ne me lasserais de leur rendre ce sourire merveilleux qu'il m'accorde chaque jour.
Et me voici maintenant à Los Angeles avec mon fils qui désirait grandir au soleil. Nous avions vendu une de nos maison de San Fransisco pour nous permettre d'habiter un Triplex luxueux au sein de cette ville aux milles tentations. Nos salaires le permettait, alors pourquoi se priver d'un appartement avec vue sur la mer ?
J'occupe désormais un poste à la UCLA, certains de mes amis vous diront que je suis professeur de littérature pour le simple plaisir d'admirer ces étudiantes qui se compte par centaines dans ces gigantesques amphithéâtre, et ma femme, elle vous laissera croire que je ne suis là que pour essayer de faire mieux que cette dernière. Honnêtement, il y a une part de vérité dans chacune de ses versions. Mais je fais ça uniquement pour accomplir un rêve de gosse.
Tout bascula ce jour là... Une élève maladroite, une curiosité qui me démangeait, je ne me souvenais même pas de son nom, cette gamine de 19 ans s'essayait à l'écriture. Elle était jolie, timide, fort aimable et d'origine française. Liv Stark. Je lui avais dit que son style d'écriture était léger, délicat et pour une raison que j'ignorais lui avais proposer d'en lire davantage. Jamais je n'aurais dut...
Tout était aller si vite, un frôlement, un infime contact... Nous nous sommes embrassés.
J'avais trompé ma femme.
Et tôt ou tard elle l'aurait su.
Elle le sait.
Je dois protéger mon fils, ma fille...
Je ne dois plus revoir Liv' ... Jamais.